Inde, Tibet, Chine et Japon, voilà l’axe captant l’essentiel des intérêts en bouddhologie [1]. Si peu d’autres espaces ethnoculturels trouvent leur place dans la littérature d’introduction au bouddhisme, il est d’avis que la quasi-totale absence de la Mongolie est symptomatique d’un profond problème méthodologique au sein de la discipline [2]. Une définition académique du bouddhisme maintenant généralisée vint exclure par défaut la Mongolie du champ d’étude [3]. Il s’agit donc ici de repérer quelques éléments ayant contribué à reléguer le bouddhisme mongol dans l’oubli.
Trois principaux objets semblent en cause dans l’occultation du bouddhisme mongol : 1) les définitions modernes du bouddhisme, 2) les atteintes historiques contre le bouddhisme mongol et 3) l’association de réalisations mongoles aux Tibétains.
Un problème à même la définition du bouddhisme
Il existe un incessant débat autour de la définition du bouddhisme [4] qui, pour longtemps, gravita autour d’un certain consensus [5]. Le principal accord étant qu’il s’agirait essentiellement d’une philosophie athée à laquelle se seraient greffés des éléments religieux parasitaires non-bouddhistes [6]. S’il est vrai qu’une définition est en soi une théorie, [7] il faut rajouter qu’une définition est une théorie qui s’ignore : qui se présente comme purement factuelle [8]. Ainsi, la définition du bouddhisme vint sceller en tant que fait une compréhension excluant les dieux, les offrandes, la dévotion, la magie, la thaumaturgie et plus largement le folklore, [9] parmi bien d’autres éléments [10].
Dernier festival Cham / Tsam (av. 1930) avant les purges communistes de 1937. La divinité au centre est le Vieux sage blanc.
Par cette catégorisation, le bouddhisme mongol s’est vu vidé de la majorité de ses composantes jugées comme des greffons impurs, donc à ignorer. Pensons aux danses rituelles, [11] où les principales divinités sont mises en scène, qui sont largement jugées comme exclusivement chamaniques. Le refus de reconnaitre le panthéon des Mongols comme bouddhiste vint confisquer leur bouddhisme de l’essentiel de sa ritualité collective et de son symbolisme. De même, la mise au ban de ce qui est jugé folklorique a abouti à la dissociation de l’épopée du roi Gesar [12] des études bouddhistes [13]. Il s’agit du poème épique le plus volumineux connu à ce jour, l’ampleur de ce qui est exclu de l’objet d’étude est pratiquement sans comparable [14]. L’évidence est que le bouddhisme mongol, lorsque dépourvu de son panthéon et de son folklore, se voit si sévèrement amputé que ce qui en reste semble négligeable au sein des études bouddhistes [15].
Charte des constellations et des énergies serpentines dans le Manual of astrology and divination, ca. 1900. Représentation du savoir folklorique ignoré en étude du bouddhisme.
Les atteintes historiques contre le bouddhisme mongol
Au-delà des ombrages méthodologiques, le bouddhisme mongol fut relégué aux oubliettes pour des raisons plus concrètes : il fut presque annihilé au cours des âges.
Au tournant du XVIIe siècle, une guerre religieuse entre sectes bouddhistes [16] du plateau tibétain déborda dans les terres mongoles [17]. Avant la fin du siècle, le conflit s’accentua en guerre inter-ethniques entre les Mongols dzoungars, sous influence gelug, [18] et les Mongols khalkhas, alors sous l’influence du réformateur Zanabazar. De nombreuses institutions bouddhistes mongoles y furent ravagées pour ne jamais être reconstruites, pensons à la destruction du complexe religieux de Ribogejai-Gandan-Shaddubling en 1689 [19]. Les conflits destructeurs ne se limitèrent cependant pas aux guerres inter-mongoles ; si l’invasion de la région par les Mandchous au tournant du XVIIIe siècle pacifia les populations, le bouddhisme mongol en paya le prix. En effet, l’empire Qing procéda, en 1750, à un autodafé d’importance contre la littérature mongole dans la région de Dzoungarie, [20] acte qui préfigurait un massacre de masse contre la population [21]. Plus que les textes religieux c’est la capacité de lire la langue autochtone, le todo bichig, [22] qui fut perdue à jamais [23]. Ces destructions, aussi sévères soient-elles, sont cependant sans commune mesure avec celles commises du temps de la République populaire mongole [24]. L’exemple de la destruction par l’État des 80 000 textes bouddhistes d’un monastère de Bulgan [25] en 1938 est déjà marquant [26]. Remarquons que les complexes religieux abritant ces textes ont connu le même sort : « [d]es environ 1050 monastères de Khalkha [Mongolie], seulement deux ont été épargnés de la destruction totale par le régime socialiste » [27]. Dans le même sens, le régime ne discrimina pas entre le matériel et les individus, des massacres de moines en masse eurent lieu ; juste de 1937 à 1939, il est estimé que 13 680 moines furent exécutés et 40 000 défroquèrent afin d’échapper aux purges [28].
Même si les définitions académiques du bouddhisme n’avaient pas exclu la Mongolie de l’objet d’étude, de telles destructions et purges auraient sérieusement limité les possibilités d’investigation : des textes, des infrastructures et du personnel monastique, presque tout a disparu [29]. Mais sans nier la valeur des vies perdues, l’impact le plus durable des répressions de l’ère communiste porta sur les mentalités. L’État popularisa l’idée que les communautés religieuses n’étaient que des oligarchies de propriétaires terriens intellectuellement stériles imposant un ordre féodal à la population mongole [30]. De ce fait, l’idée que le bouddhisme n’était qu’une mentalité conservatrice inapte au progrès se généralisa chez les Mongols [31]. Ainsi, pratiquement aucun intérêt pour la préservation et l’étude du bouddhisme local ne se développa en Mongolie communiste et la communauté universitaire internationale ne put pallier la situation puisque l’État mongol dissimula le sujet au reste du monde [32]. Pendant que la bouddhologie progressait à l’international, le bouddhisme mongol sombrait dans l’oubli.
La confusion tibétaine
Même si les atteintes historiques contre le bouddhisme mongol l’éradiquèrent presque entièrement, un problème plus insidieux rendit le peu qui en fut préservé pratiquement invisible. En effet, il fut largement confondu avec le bouddhisme tibétain [33]. Du bouddhisme mongol de l’ère gengiskhanide, [34] peu est maintenant reconstituable. Mais le bouddhisme de la réforme de Zanabazar [35] laisse peu de doute : une particularité mongole fut consciemment mise en place afin de structurer une théocratie distincte de la théocratie tibétaine [36].
Cette omission de la particularité mongole s’explique partiellement par l’oubli historique de l’existence des Mongols oirats ayant vécu juste au nord de plateau tibétain ; [37] les legs de leur culture furent ultérieurement associés aux Tibétains. Mais d’autres éléments contribuent à la confusion. La lingua franca bouddhiste de la région, du Tibet à la Mandchourie, fut et est encore le tibétain ; [38] le système scripturaire mongol n’ayant été utilisé que dans le cadre de rares vulgarisations et ouvrages secondaires, la littérature bouddhiste mongole fut essentiellement retenue comme tibétaine. [39] Cette réalité n’est cependant qu’un symptôme d’un plus large phénomène d’appropriation du bouddhisme mongol par le Tibet via la secte gelug, c’est-à-dire qu’une forme de gelugisation de la Mongolie s’opéra avec le temps. Le gelug minimisa les apports de Zanabazar et modifia sa représentation (et son symbolisme) afin de faire de ce dernier un prosélyte gelup plutôt qu’un réformateur mongol [40]. Plusieurs particularités mongoles instaurées par Zanabazar furent simplement supprimées et celles ne pouvant l’être, furent identifiées comme d’origine tibétaine [41]. En conclusion, « étant donné [ces] facteurs [il en] résulte que le bouddhisme mongol est souvent présenté comme quelque chose d’inauthentique. Jusqu’à un certain point, il est compris que le bouddhisme mongol n’est ni un bouddhisme tibétain authentique, ni une tradition en soi » [42].
Légende de la vignette : Zanabazar « autoportrait », fin 17e ou debut 18e siècle, pigmentation minérale sur cotton, 64 x 47 cm, Museum of Fine Arts, Oulan-Bator
[1] « Bouddhologie » dans le sens de l’étude académique du bouddhisme et non pas au sens des discours théologiques portant sur l’ontologie des Bouddhas.
[2] Reconnaissons que la Mongolie n’est qu’une absente parmi d’autres. Par exemple, le Laos, le Myanmar – outre les actes de violence de la dernière décennie – les différentes communautés des pays insulaires de l’Asie du Sud-Est, etc., sont largement ignorés en étude du bouddhisme.
[3] L’ouvrage maintenant classique de Peter Harvey serait l’exception à la règle, mais il faut reconnaitre que la Mongolie n’y figure qu’en tant qu’actrice politique du temps des invasions gengiskhanides (HARVEY, Peter. Le bouddhisme – Enseignements, histoire, pratiques, Paris, Éditions du Seuil, Points, Sagesses, 1993, p. 201-204). En comparaison, BECKER, Cécile. Le bouddhisme, Paris, Éditions Eyrolles, Pratique, 2013, 195 p. bien qu’un ouvrage suffisant, ne traite pas du bouddhisme mongol ; LEVENSON, Claude B. Le bouddhisme, Paris, Presse Universitaire de France, Que sais-je ?, 2010 [2009, 2004], 127 p. se contente d’affirmer que les Mongols sont un peuple « turbulent » (p. 94) et ses cartes de la diffusion historique et contemporaine du bouddhisme (p. 62, 119) n’incluent pas la Mongolie (il limite l’expansion nordique du Bouddhisme à la région de Kucha [Koutcha]) ; et l’ouvrage de référence REBISH, Charles S. et Damien KEOWN, dir., Introducing Buddhism Second edition, New-York, Routledge, 2010 [2006], p. 88-89, limite son intérêt pour la région centre et centre-est asiatique au temps du roi Milinda (ca. 130 A. E. C.).
[4] Plusieurs en appellent même à perpétuer ce débat, voir : SILK, Jonathan A. « What, if Anything, Is Mahāyāna Buddhism ? Problems of Definition and Classifications », Numen, Vol. 49, 2002, p. 355 ; et HERBRECHTSMEIER, William. « Buddhism and the Definition of Religion : One More Time », Journal for the Scientific Study of Religion, Vol. 32, No. 1 (Mars), 1993, p. 1, 16.
[5] Dès le XIXe s. les définitions du bouddhisme s’accordèrent sur certains éléments dont ses supposés aspects scientiste, athéiste et philosophique. Voir, SILK, Jonathan A. « Review Article – The Victorian Creation of Buddhism », Journal of Indian Philosophy, No. 22, 1994, p. 171-196.
[6] HERBRECHTSMEIER, Op. cit. p. 2 : « Theravada Buddhism has long been the example most frequently cited as an "atheistic religion" (e.g., Cunningham et al. 1991:24-25 ; Schmidt 198:10-11). […] [T]he traditional orthodox position of Theravadins (that the Buddha did not encourage Spiritism, but rather a rigorous method of practice that would lead to insight and the release from suffering) is certainly a respectable position, both historically and soteriologically. Around this nontheistic ideology have grown temples, ritual practices, [etc.] that would normally consider religious » ; SOUTHWOLD, Martin. « Buddhism and the Definition of Religion », Man, New Series, Vol. 13, No. 3 (Septembre), 1978, p. 365 : « In Buddhism, then, we have a religion where, ideally, and for the most part, godlike beings are associated with the profane and not the sacred. It certainty cannot be said that concern with these godlike beings is central to Buddhāgama, the ’Buddhist religion’ » ; et SILK, 1994, Op. cit. p. 186 : « […] after the mid 1870s, when it became generally accepted that Pāli Buddhism was older than Mahāyāna Buddhism, claims that Buddhism was originally theistic disappeared ».
[7] HERBRECHTSMEIER, Op. cit. p. 6.
[8] C’est ce genre de confusion entre le théorique et le factuel qui généra l’idée que le culte des stupa fut prohibé dans le bouddhisme de l’Inde antique alors qu’il est plus certain qu’il en fut exactement l’inverse (SILK, 2002, op. cit., p. 380).
[9] Pour un constat des manques causés par le désintérêt du folklore en étude des religions (dans le cas du Japon) voir l’entretient entre de Daigengna DUOER et Fabio RAMBELLI, « Defining Shugendo : Critical Studies on Japanese Mountain Religion (Bloomsbury, 2020) », New Books Network, 26 avril 2021, [En ligne] https://newbooksnetwork.com/defining-shugendo (page consultée le 29-07-2021).
[10] FAURE, Bernard. Idées reçues – Le Bouddhisme, Paris, Editions Le Cavalier Bleu, 2010, p. 126, dénonce sévèrement ces définitions qu’il juge être le fait d’un « préjugé favorable » envers le bouddhisme.
[11] Cham / Tsam ↶ ᠴᠠᠮ. Voir les photos supra.
[12] The Warrior Song of King Gesar, Boulder, 2013, 149p. D’ailleurs, on nous y rappelle que « one of the earliest know surviving writings on Gesar may be a ritual text that was written in Mongolian in A.D. 1600 » (p. 146). Et pour un aperçu de la valeur heuristique de l’étude de l’Épopée du roi Gesar voir : FITZHERBERT, George. « Constitutional Mythologies and Entangled Cultures in Tibeto-Mongolian Gesar Epic : The Motif of Gesar’s Celestial Descent », Journal of American Folklore, No. 129, 2016 p. 297-326 et « Law and the Gesar Epic », Cahiers d’Extrême-Asie, Vol. 26 Droit et bouddhisme : Principe et pratique dans le Tibet prémoderne / Law and Buddhism : Principle and Practice in Pre-modern Tibet, 2017, p. 61-86.
[13] KAPSTEIN, Matthew T. « Mulian in the Land of Snows and King Gesar in Hell – A Chinese Tale of Parental Death in Its Tibetan Transformations », dans CUEVAS, Bryan J. et Jacqueline I. STONE. The Buddhist Dead – Practices, Discourses, Representations, Honolulu, University of Hawai’i Press, 2007, p. 345-377, révèle la teneur bouddhiste de l’épopée de Gesar, notamment dans la séquence de son passage aux enfers où des principes doctrinaux du karma y sont délibérés.
[14] Un constat similaire s’applique aussi pour le roman fantastique La Pérégrination vers l’Ouest 西游记 (c. 1600) au sein du bouddhisme chinois.
[15] Similairement aux éléments folkloriques, l’ensemble des discours cosmologiques fut ignoré en étude du bouddhisme : « But even if rebirth was recognized as central to the Buddhist doctrinal vision (for without it the doctrine of karma is incoherent), Buddhist cosmology was not. No necessary connection was postulated between the truth of the Buddhist cosmology and the religious truth of Buddhism as a whole, […]. Since the Bible’s cosmology was increasingly coming to be rejected and replaced with modern scientific thinking, it would have been incautious to insist that Buddhist cosmological ideas must guarantee the truth of the whole Buddhist system » (SILK, 1994, Op. cit. p. 186). Cette occultation de la cosmologie bouddhiste rend les conflits historiques entre la science et les théologiens bouddhistes incohérents. Pour un aperçu des tensions opposant la science et le bouddhisme mongol, voir : KING, Matthew. « Modernities, Sense Making, and the Inscription of Mongolian Buddhist Place », p.53-69, dans WALLACE, Vesna A. dir. Sources of Mongolian Buddhism, New York, Oxford University Press, 2020, p. 363.
[17] TSULTEMIN, Uranchimeg. A Monastery on the Move, Honolulu, University of Hawai’i Press, 2021, p. 86 ; et TAUPIER, Richard. « The Western Mongolian Clear Script and the Making of a Buddhist State », p. 28, dans WALLACE, Vesna A. dir. Buddhism in Mongolian History, Culture, and Society, Oxford, Oxford University Press, 2015. et WALLACE, Op. cit., 2020, p. 3.
[18] La secte de la théocratie lamaïste du Tibet.
[19] TSULTEMIN, Op. cit., p. 51.
[20] Qui correspond environ à l’actuel nord du Xinjiang.
[21] TAUPIER, Op. cit., p. 24.
[22] « Écriture claire », ancien système graphique mongol de cette région.
[23] Ici aurait pu s’insérer au passage les destructions occasionnées par les affrontements tripartites des années 1920 entre la Garde blanche russe, les Bolchéviques et les Chinois (engageant les Mongols à leur côté) ; « [t]hese coinciding invasions by the Chinese and the White Guard left much of the Mongol countryside stripped and barren. Lamas were killed, monastery structures were destroyed, and cattle [nécessaire pour la survie en terre mongole] were butchered or stolen » (JERRYSON, Michael K. Mongolian Buddhism – The Rise and Fall of the Sangha, Chiang Mai, Silkworms Books, 2007, p. 46).
[25] Un aimag (district / province) du centre-nord de la Mongolie.
[26] WALLACE, Op. cit., 2020, p. XVII.
[27] TSULTEMIN, Op. cit., p. 216 : « Out of some 1,050 monasteries of Khalkha, only two were spared from complete obliteration by the socialist regime ».
[28] JERRYSON, Op. cit., p. 92-93. Soulignons que des purges similaires eurent lieu en Mongolie intérieure sous contrôle chinois (HUMPHREY, Caroline et Ujeed HÜRELBAATAR. A Monastery in Time – The Making of Mongolian Buddhism, Chicago & London, The University of Chicago Press, 2013, p. 8).
[29] Supposons que la prédominance du Japon dans les études du bouddhisme est corrélable au fait que le bouddhisme japonais fut particulièrement bien préservé au travers du temps. En effet, le peu de persécutions contre le bouddhisme au Japon causa relativement peu de dommage comparativement au cas mongol. Voir KETELAAR, James Edward. Of Heretics and Martyrs in Meiji Japan : Buddhism and Its Persecution, Princeton, Princeton University Press, 1993, 299 p.
[30] JERRYSON, Op. cit., p. 42.
[33] Ibid. p. 2. Mentionnons aussi que l’adaptation et les commentaires de l’épopée de Gesar plus haut mentionnés assument qu’il s’agit d’une tradition essentiellement tibétaine.
[36] TSULTEMIN, Op. cit., p. 25, 29, 32-33, 56, 65, 195 et 201.
[37] TAUPIER, Op. cit., p. 23.
[38] HUMPHREY & HÜRELBAATAR. Op. cit.
[39] De plus, l’alphabet soyombo, développé par Zanabazar afin de remplacer le tibétain, était tellement sophistiqué qu’il fut impossible de le généraliser.
[40] TSULTEMIN, Op. cit., p. 8, 91-96, etc.
[41] Soulignons que cette « tibétanisation / gelugisation » du bouddhisme mongol fut facilitée par une dévalorisation de la culture mongole en général en Asie de l’Est. Voir l’idée chinoise que la société mongole était incestueuse (ELVERSKOG, Johan. « Whatever Happened to Queen Jönggen ? » p. 20, dans WALLACE, 2015, Op. cit.). Similairement, les premiers regards académiques portés sur le bouddhisme mongol par les chercheurs asiatiques (Japonais, notamment) étaient très péjoratifs ; voir, DUOER, Daigengna. « From "Lama Doctors" to "Mongolian Doctors" : Regulations of Inner Mongolian Buddhist Medicine under Changing Regimes and the Crisis of Modernity (1911-1976) », Religions, Vol. 10, No. 373, 2019, p. 9 ; et, NARANGOA, Li. « Japanese Imperialism and Mongolian Buddhism, 1932-1945 », Critical Asian Studies, Vol. 35, No. 4, 2003, p. 496- ss.
[42] ELVERSKOG, 2015, Op. cit., p. 3 : « on account of various factors […, it] resulted in Mongolian Buddhism often being presented as something inauthentic. To a certain degree it is understood that Mongolian Buddhism neither is really authentic Tibetan Buddhism, nor is it fully own tradition ». Dans la même optique, voir : ELVERSKOG, Johan. « The Mongolian Big Dipper », Journal of the International Association of Buddhist Studies, Vol. 29, No. 1, 2008 [2006], p. 90.